Encore aujourd'hui, la civilisation Inca fascine le plus grand nombre. Cependant, elle est trop souvent confondue avec les Mayas et rarement bien située dans l'histoire. Pour remettre de l'ordre dans tout cela, je vous propose un petit rattrapage sur ce peuple précolombien du 13e siècle. Pour vous donner un point de comparaison, alors qu'en Europe nous en étions à notre quatrième croisade et que le roi de France Philippe Auguste ravageait la Flandre du Sud, au même moment, de l'autre côté de l'Atlantique, les Incas construisaient des routes de plusieurs milliers de kilomètres de long à travers les montagnes des Andes et redoublaient d'innovation en ce qui concerne l'agriculture et l'exploitation de leurs terres.
Cuzco se situe dans l'actuel Pérou et signifie littéralement le nombril du monde. En effet, c'est le kilomètre zéro et le centre de l'Empire Inca. À son apogée, et donc avant l'arrivée des conquistadors en 1532, l'Empire Inca s'étendait de la Colombie à l'Argentine et au Chili, au delà de l'Equateur, du Pérou et de la Bolivie.
Les chemins Incas formaient un réseau de routes qui mènent toutes à Cuzco d'une manière ou d'une autre. Son appellation de nombril du monde n'était décidément pas un hasard. Il me semble opportun de rappeler à ce moment précis que nous sommes entre le 13e et le 16e siècle et que les outils ne sont pas ceux d'aujourd'hui pour poursuivre mon récit. Ces chemins, qui couvrent environ 22.500 kilomètres, traversent les Andes et atteignent des altitudes supérieures à 5.000 mètres. Ils allaient de Quito en Equateur jusqu'à l'actuel Santiago du Chili et couvraient donc environ trois millions de kilomètres carré. Mais à quoi ces chemins servaient-ils ? Ils étaient destinés au transport de nourriture, de personnes et à la transmission d'informations grâce à un système de coursiers qui se relayaient tout les deux à trois kilomètres pour un transfert rapide. On estime à 240 kilomètres le trajet que pouvait effectuer une information par jour.
On considère que la Vallée Sacrée des Incas va de Cuzco au Machu Picchu. Elle est traversée par la rivière Urubamba, logiquement surnommée la rivière Sacrée. Cette zone était appréciée par les Incas pour ses particularités géographiques et climatiques. Bien souvent, les touristes ne visitent pas ces sites pour aller directement vers le Machu Picchu. Personnellement, je pense que c'est une erreur. C’est dommage car chacun d’entre eux est une clef de compréhension de la civilisation Inca et témoigne encore aujourd’hui des prouesses techniques dont elle a fait preuve. Vous l’aurez compris, la Vallee Sacree vaut le détour !
La Vallée des Incas était l'un des principaux sites pour l'extraction de richesses naturelles. C'est une terre extrêmement fertile et on y retrouvait la plus grande production de maïs du Pérou. Mais ne vous y trompez pas, les Incas n'étaient pas là que pour planter du maïs. Il s’agissait également d’un site stratégique puisqu’elle gardait l’entrée de la jungle, enfin elle représentait un haut lieu religieux. Contrairement aux Mayas, et selon les hypothèses actuelles, les Incas n'avaient ni calendrier ni écriture officielle. D'où l'importante perte d'informations à leur sujet. On sait toutefois que les Incas croyaient en une religion régit par des principes relevant de l'astrologie. Ils considéraient donc ce site comme la projection terrestre de la voie lactée, la galaxie.
Chacun de ces sites a une histoire et une utilité particulière. On peut dire que les Incas étaient non seulement en avance sur leurs temps, mais également très organisés. Voici pour vous un aperçu des villes principales de la Vallée Sacrée. La forteresse d'Ollantaytambo, emblème de la ville du même nom, défendait le nord de la Vallée Sacrée. Pourtant cette ville ne date pas de l'époque Inca. Après différents tests scientifiques, il semblerait que les pierres utilisées pour les constructions correspondent à une époque bien plus ancienne. Cette ville fut le siège de combats acharnés entre les Incas et les Conquistadors. C'était d'ailleurs la capitale de la résistance Inca contre les envahisseurs.
Le site de Tipon, à environ 27 km de Cuzco a probablement été utilisé comme un laboratoire d'expérimentations agricoles. Nous avons en effet retrouvé sur le site divers micro-climats rendus possibles grâce à un gigantesque ouvrage d'irrigation dans les terrasses et un système de canaux en plein air. Malgré les siècles, ce système fonctionne encore aujourd'hui. Cet exploit architectural Inca est d'autant plus impressionnant par le fait que, encore aujourd'hui, les Péruviens ne sont pas en mesure de résoudre les problèmes liés à l'apport en eau aussi remarquablement. Chinchero est située à environ 30 kilomètres au nord de Cuzco. Aujourd'hui, cette ville est avant tout agricole, mais il y a quelques siècles, c'était un point stratégique car à l'intersection des 3 chemins qui reliaient Cuzco, Yucay et Pumamarca. Lors du colonialisme, les Espagnols ont choisi de construire leur église catholique directement sur les fondations du temple du soleil. C'est donc un édifice exceptionnel : une symbiose entre l'architecture Espagnole et Inca. À l'intérieur, vous pourrez également voir les peintures typiques catholiques combinées à des vestiges de la culture Inca et de leur religion. Le village Pisac est situé à 2 972 m d'altitude et à 33 km de Cuzco. Il est aujourd'hui connu pour ses marchés du dimanche, mardi et jeudi qui attirent nombre de touristes venus de Cuzco.
Sur les sites Incas, vous pourrez admirerer des thermes et différents temples, dont le fameux temple du Soleil. A Pisac, la colline est également striée de terrasses agricoles construites par les Incas mais toujours utilisées. Ce site avait donc une triple fonction : militaire avec la défense de l'entrée sud de la Vallée Sacrée, religieuse et agricole. Au cas où vous nje le sauriez pas déjà, le nom du lieu viendrait du fait que les terrasses qui se trouvent en dessous de la citadelle représentent l'aile d'une perdrix.
À une quarantaine de kilomètres de Cuzco se trouve Maras. Cette ville incontournable des Andes se situe à 3 300 mètres d'altitude. Il y jaillit une source donnant naissance à un ruisseau saturé de chlorure de sodium, autrement dit du sel. Un atout précieux dans cette région très éloignée de la mer à l'époque pré-Incas. Les salines de Maras abritent des centaines de bassins suspendus en terrasses sur les flancs de la montagne, et sont encore exploitées aujourd'hui. La production annuelle totale oscille entre 160 et 200 tonnes.
À seulement quelques kilomètres de là se trouve le site de Moray. C'est un ancien centre de recherche agricole à 3.500 mètres au-dessus du niveau de la mer. La particularité de ce site est qu'il se présente comme un amphithéâtre principal suivi de deux secondaires plus grands. Mais à quoi servaient-ils ? On pense que les Incas y réalisaient des expériences agricoles. La position des terrasses reproduit de manière artificielle une vingtaine de microclimats. La température est plus élevée au centre et diminue ensuite selon les terrasses. Les Incas s'en seraient servis pour prévoir les rendements agricoles dans tout l'Empire Incas.
Rien que par sa situation géographique, Urubamba apparaît comme un lieu mystique imprégné de magie. C'est l'un des seuls vestiges de l'architecture urbaine inca avec ses bâtiments, ses rues et ses patios. Vous y trouverez également les ruines du Palace du roi Huayna Capac, un peu excentrés du centre moderne de la ville. Le Palace était si grand que l'on dit que le roi conviait ses invités à chasser dans l'enceinte même de la résidence. Cette ville est le berceau de l'un des micro-climats les plus doux et ensoleillé de la région, très différent de celui de la ville de Cuzco. Ce n'est donc pas un hasard si c'est précisément cet endroit qu'avait choisi le roi pour s'installer.
Et enfin, le Machu Picchu ! Quelques faits intéressants pour commencer... Il s'agit d'une cité perdue, ou plutôt les Péruviens qui en connaissaient l'existence n'étaient pas pressés de faire partager au monde entier leur trésor architectural. Cette cité est si bien cachée dans les Andes que les conquistadors Espagnols ne l'ont jamais trouvée. Pourtant, en 1911, le site est découvert (ou redécouvert) par Hiram Bingham. Le site lui a été indiqué comme les ruines entre le Machu Picchu (ou "la vieille montagne" en Quechua) et Huayna Picchu ("la nouvelle montagne" en Quechua). Vous l'aurez compris, nous avons oublié le nom original du site. Pour résumer la situation, quand le monde demanda à Bingham le nom de sa découverte, il répondit simplement "le Machu Picchu" en référence au nom de la montagne qui lui a été indiqué. C'est en 1983 que l'UNESCO fait entrer ce symbole de la culture Inca au patrimoine mondial. Depuis 2007, le site fait officiellement partie des 7 Nouvelles merveilles du monde. Le Machu Picchu est également le point d'arrivée de la randonnée du Chemin de l'Inca.
Deux solutions et demie s'offrent à vous. Premièrement, la plus évidente... à pied, comme à l'époque. En effet les Incas ne se déplaçaient pas à cheval comme nous pouvions le faire mais bien à pied. Les Incas ne faisaient pas usage de la roue et ne possédaient pas de chevaux avant l'arrivée des conquistadors qui les ont introduits. Le chemin de l'Inca est un trek de 4 jours qui se compose de 45 km à travers les froids sommets andins et la forêt humide. Les journées de trek sont plutôt difficiles, durent entre 6 et 8 heures, pour une distance à parcourir qui va jusqu'à 15 km par jour. Autant vous dire que votre condition physique ne doit pas être un problème. Le plus impressionnant ? Vous serez témoin du changement de l'écosystème tout au long de votre parcours.
Seconde solution : le train. Le plus rapide évidemment. Comme ça vous pourrez même regarder admiratif les personnes qui se sont lancées dans le trek. Mais au chaud. Au sec. Et assis. Et autant dire, pour être tout à fait franche, que vous limiterez votre exposition aux moustiques de la jungle. Il faut l'admettre, nous ne sommes pas tous des aventuriers. Dernière solution, chez Viventura, nous proposons à nos clients de réaliser sans supplément uniquement le dernier jour de trek, beaucoup moins fatigant que les 4 jours. Cela fait gagner du temps à ceux qui souhaitent voir d'autres sites et amène à la Porte du Soleil (Inti Punku), tout en vous donnant la satisfaction d'avoir marché sur les traces Incas. De cet endroit, vous aurez une vue panoramique sur le Machu Picchu et le Wayna Picchu. Pour consulter nos voyages comprenant une visite du Machu Picchu, cliquez ici.
Il est protégé par l'INC, l'Institut National de la Culture péruvienne. Le nombre de marcheurs est limité à 500 par jour et certaines dates sont complètes 6 à 7 mois à l'avance. Il faut donc impérativement réserver au moins 6 mois à l'avance pour des dates entre mai et août. Le reste de l’année, vous pouvez obtenir un permis en quelques semaines, mais sans garantie. Attention, les permis ne sont délivrés qu’aux agences agréées. Si vous vouliez vous en passer, sachez que Le Chemin de l’Inca est le seul trek impossible à effectuer en indépendant ; vous devez absolument passer par une agence. Les prix varient de 480 à 600 $US (430 à 540€), voir plus.
Quand y aller ? Des groupes organisés partent toute l’année, sauf en février quand le Chemin de l’Inca est fermé pour entretien et que la pluie décourage tout randonneur. Juin à août est la période la plus froide, la plus sèche et la plus prisée. Avec une bonne préparation et l’équipement adéquat, vous pouvez choisir n’importe quel mois, quand le chemin est ouvert. Pour éviter la foule, préférez les périodes avant et après la saison des pluies : de mars à mai (meilleure pour la végétation, les orchidées et les oiseaux) ou de septembre à novembre. Si vous décidez de voyager avec Viventura, vous pourrez effectuer sans supplément le dernier jour de trek accompagnés d'un guide francophone. Vous prendrez le train en direction du Machu Picchu et le quitterez au km 104 pour continuer à pied sur le Chemin de l’Inca. Vous marcherez environ 4h à travers les gorges montagneuses pour atteindre les fascinantes ruines de Wiñay Wayna. Après un pique-nique, vous poursuivrez à travers la forêt brumeuse jusqu’à la célèbre porte du Soleil "Intipunku". De là-haut, vous aurez un panorama spectaculaire avec vue sur le Machu Picchu. Après une courte descente, vous atteindrez le bus qui vous mènera à Aguas Calientes jusqu'à notre hôtel, où vous retrouverez le reste du groupe.
Si vous avez la chance de voir un lever de soleil sur le site sacré de Machu Picchu, il se peut que vous commenciez à croire, comme les Incas, à la force du Dieu Soleil. Le temple du Soleil est une construction dominant le complexe de la citadelle du Machu Picchu. La montée vers la Porte du Soleil, sur un petit sentier en pente douce, permet de profiter d'une vue imprenable sur le site (environ 1h de marche depuis le centre du site). C'était originellement un complexe très protégé. Les cérémonies populaires se réalisaient sur des surfaces ouvertes ou places comme à Machu Picchu ou Cusco. Selon les scientifiques modernes, cet édifice constituait l’observatoire solaire le plus important de la région. Par exemple, le solstice d’hiver du 21 juin, car nous sommes dans un autre hémisphère, se mesurait avec précision par la fenêtre donnant sur l’est, en fonction de la projection de l’ombre sur la pierre centrale. Au centre du temple, vous observerez un autel en pierre taillée servant au cours des différentes cérémonies aux sacrifices animaux, avec lesquels les prêtres prédisaient l’avenir. Pour finir, une vidéo tournée lors de l'arrivée à la Porte du Soleil.
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