Les Arhuacos ont du se battre des siècles durant. Contre les Espagnols, dans un premier temps, et plus récemment contre les cartels de drogue et au coeur des guerillas qui ont tant affecté la Colombie. Par conséquent, l'on peut comprendre leur méfiance vis-à-vis des étrangers et leur volonté féroce à protéger leur culture. Ainsi, l'on raconte que l'état déplorable de la seule route d'accès à Nabusimake serait un moyen d'éviter l'afflut de touristes.
L'accès à Nabusimake est périlleux. La "route" de terre menant au village depuis Pueblo Bello ne peut être traversée qu'au volant d'un 4x4 solide, et malgré les 30 km séparant les deux villages, il faut compter entre 2 et 3 heures afin de relier Nabusimake. Par ailleurs, oubliez la signalisation et faites alors appel à votre sens de l'orientation. L'on recommande d'ailleurs d'être accompagné d'un giude qui connaît le chemin comme sa poche.
Lorsqu'on arrive à Nabusimake, c'est comme si on pénétrait un nouveau monde ; un lieu où la nature est la reine suprême et indétrônnée, où le temps semble s'être arrêté, et où la pollution sonore si propre à la vie est urbaine est remplacée par le champ des oiseaux et la mélodie des rivières. Ici, les maisons sont faites de "bahareque" (Torchis, qui est un béton naturel) et couvertes d'un toit en paille. Les habitants, Arhuaco, complètent à merveille le tableau, vêtus de traditionnelles tuniques blanches ; les hommes portant fièrement des chapeaux tissés, alors que les femmes portent majestueusement des colliers de plusieurs couleurs.
Les opportunités de faire de belles photographies sont nombreuses. Attention cependant, les habitants sont plutôt timides et préfèrent ne pas être pris en photo. La première marque de respoect est donc de leur demande la permission en tout premier lieu.
De plus, l'on recommande à tout visiteur de passage à Nabusimake de s'acquitter d'un droit d'entrée (très bas) et de s'inscrire pour la visite. Un guide sera alors attribué et vous fera visiter le village. Pour les personnes souhaitant obtenir une session avec un Mamo (guerrisseur et prêtre du village), il est recommandé de planifier celle-ci en amont et de rester quelques jours sur place.
Au final, je repars de Nabusimake avec des souvenirs uniques de cette expérience magnifique offerte à peu de chanceux.
Auteur : Bianca Bauza
Traduit par : Samantha Bilski