Sans grande surprise, en Amérique du Sud la Semaine Sainte et Pâques font partie de ces moments forts de l’année riches en festivités où se mêlent héritage catholique et culture populaire. Au gré des cultures sud-américaines, on observe différentes variations de ces traditions venues d’Espagne et du Portugal dévoilant non seulement la vivacité de cet héritage catholique, mais témoigne aussi de son intégration théâtralisée aux religions locales des Andes, des mayas et des cultures indigènes. Entre défilés, processions, fêtes, rassemblement, recueillement, la Semaine Sainte et Pâques est aussi un moment privilégié de rassemblement entre amis et en famille.
Avez-vous déjà eu l’occasion d’y assister ? Si non, voici un petit cours de rattrapage et un tour d’horizon de ces traditions !
La Semaine Sainte et Pâques sont avant tout un moment familial au Pérou. Célébrés autant que Noël, on se rend aux célébrations en famille et profite de ce moment spécial pour se retrouver et partager ces spécialités typiques de Pâques. Ce sont souvent des plats à base de poisson comme la chupe de calamarones d’Arequipa et beaucoup de desserts. Fait curieux : la loi interdit d’acheter de l’alcool du jeudi saint au lundi de Pâques ! Parmi les nombreuses célébrations qui ont lieu au Pérou pendant la Semaine Sainte, celles d’Ayacucho sont probablement celles des plus fastueuses et impressionnantes.
À l’issue de cette semaine de fastes, la tradition veut que chaque famille désigne son judas, soit son ennemi, avant de conjurer le mal en brûlant une statuette faîte de carton le représentant sur la place publique. Cette tradition est bien connue aussi au Chili et au Venezuela.
Si les cortèges et festivités traversent toutes la Colombie, c’est sûrement dans la ville de Popayàn qu’elles sont le plus impressionnantes. C’est là qu’on trouve le plus grand nombre d’églises en Colombie. Les processions de la Semaine Sainte sont l’occasion d’exprimer la ferveur religieuse, mais ont aussi la particularité de revêtir une qualité artistique très appréciée. Les chars préparés selon un savoir-faire particulier sont élaborés pendant une année entière pour que tous soient parés de dorures et d’ébénisteries les plus sophistiquées. Et le rôle de porteur de char très convoité est considéré comme un honneur. Les responsabilités de tous les habitants sont orchestrées par les autorités de la ville afin de préserver au mieux ce savoir-faire transmis de génération en génération depuis des années. L’UNESCO a déclaré les célébrations de Popayàn comme Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité en 2009.
À Quito, les célébrations de la Semaine Sainte sont, elles aussi, prises très au sérieux. Des hommes habillés de violet de la tête au pied sillonnent les rues pour se débarrasser de leurs péchés. Ce sont les cucuruchos, le nom faisant référence à la forme conique de leurs chapeaux. Si le chocolat n’orne pas les tables et jardins des équatoriens, aucune famille ne manquera de se rassembler autour des célèbres Fanescas. Ce plat typique de la période pascale est une sorte de soupe constituée de poisson (représentant le Christ) et de différentes sortes de graines (représentant les apôtres).
Ici, une vidéo en espagnol, attention, peut heurter la sensibilité des plus jeunes.
Difficile de rater les célébrations de la Semaine Sainte au Brésil aussi, où sur une population de 200 millions d’habitants, 64 % est catholique. On assiste alors à de grandes célébrations pendant lesquelles se mélangent toutes les personnes, quelle que soit leur appartenance sociale. La musique et la danse tiennent un rôle très important. On retrouve comme en Argentine la tradition des œufs de Pâques. Symboles de renouveau et de fertilité, ils sont échangés et consommés. Et ce serait suite à l’influence française au Brésil que l’on trouverait des œufs non seulement décorés ou remplis de cadeaux, mais aussi en chocolat !
Si vous avez eu la chance d’assister à de telles célébrations, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires. En attendant, joyeuses fêtes de Pâques à tous !