Il trône majestueusement entre la Bolivie et le Pérou, entouré par les imposants sommets des Andes : le lac Titicaca. Plus haut lac navigable du monde, il fascine par ses paysages spectaculaires, mais aussi par la profusion de trésors culturels et historiques qu’abritent ses rives et ses îles.
Dans ses profondeurs sommeillent des histoires et des légendes qui relient étroitement la génération d’aujourd’hui aux brillantes civilisations qui régnaient jadis sur l’Amérique du Sud. Rejoignez notre voyage en Bolivie et au Pérou pour découvrir la culture et le mode de vie des peuples qui, depuis des générations, vivent en symbiose avec le lac Titicaca.
Un voyage dans le temps et dans les airs : le riche héritage des Andes
Le lac Titicaca, situé au cœur des Andes entre la Bolivie et le Pérou, est le plus grand lac d’eau douce d’Amérique du Sud. Niché à 3 810 mètres d’altitude, c’est le plus grand lac d’altitude au monde. Il couvre une superficie de 8 300 km², dont la partie occidentale se trouve dans la région de Puno au Pérou et la partie orientale dans le département de La Paz en Bolivie. Le détroit de Tiquina divise le lac en deux : le lac supérieur, le Lago Chucuito, et le lac inférieur, le Lago Wiñaymarka, ou Lago Pequeño, comme on l’appelle au Pérou. La présence humaine remonte à plus de 10 000 ans, en attestent notamment les restes de monuments et les vestiges culturels retrouvés sur des sites comme Pukara, Sillustani et Tiwanaku.
source : canva
Des contes et légendes venus des profondeurs
Au cœur de la cordillère des Andes, le lac Titicaca, centre spirituel des anciennes cultures andines, est considéré comme le lieu de naissance du soleil dans la légende inca.
On raconte que le dieu inca du soleil, Inti, a surgi des profondeurs de ce lac pour apporter la lumière au monde. Cet acte de création a fait du lac un lieu sacré où la lumière du soleil se reflète sur la surface scintillante des eaux. Les Incas croyaient en outre que ce lieu, où le dieu du soleil était apparu, marquait le début de leur civilisation.
La légende la plus connue de la région est certainement celle de Manco Capac et Mama Ocllo. Ces deux êtres surnaturels, vénérés par les Incas comme les enfants du dieu du soleil Inti, sortirent, eux aussi, des profondeurs du lac Titicaca. Ils furent alors chargés de civiliser l’humanité. De leur point de départ, au bord du lac Titicaca, ils partirent et fondèrent la ville de Cuzco, qui devint le cœur de l’Empire inca.
Les habitants du lac Titicaca
Sur les rives de ces étendues d’eau majestueuses, des peuples ont développé au cours des siècles des traditions et des modes de vie spécifiques qui perdurent malgré les défis de la modernité.
Les îles flottantes des Uros
Le peuple indigène des Uros vit là, sur les rives du lac Titicaca, depuis des millénaires, bien avant que l’Empire inca ne gagne en influence. Cette communauté a développé sa propre culture pendant des générations dans un relatif isolement. Malgré leur interaction avec des étrangers à l’époque contemporaine, les Uros ont su conserver l’essentiel de leur mode de vie traditionnel.
Les habitations des Uros sont particulièrement remarquables : à l’aide de roseaux, ils construisent de petites îles qui flottent sur le lac. Ces îles uniques en leur genre, fabriquées par l’homme, furent créées à l’origine pour se protéger des attaques des Incas. Elles sont constituées de roseaux de totora, une plante qui pousse en abondance dans les eaux peu profondes du lac. La construction de ces îles est aussi simple qu’ingénieuse : les Uros superposent les unes sur les autres des racines et des tiges de totora, les rendant suffisamment stables pour supporter plusieurs huttes, également faites de roseaux. Aujourd’hui, il existe environ 120 de ces îles artificielles, sur lesquelles vivent quelque 1 300 personnes.
source : canva
Le mode de vie des Uros : une vie sur les roseaux
La plante de totora ne sert pas seulement de matériau de construction pour les îles, les bateaux et les maisons, elle joue aussi un rôle central dans la vie de la communauté des Uros. Elle est utilisée dans l’alimentation et en médecine traditionnelle. La base du roseau, de couleur blanche, est consommée pour prévenir les carences en iode et la formation de goitres.
Du fait de leur vie sur le lac, les Uros sont par nature des pêcheurs d’une adresse exceptionnelle. Ils posent leurs filets sur le lac selon une stratégie bien rodée et ramassent leurs prises le lendemain matin. Au fil du temps, le mode de vie des Uros a toutefois évolué, notamment en raison de leur proximité avec la ville péruvienne de Puno. Depuis les années 1980, ils tirent la plupart de leurs revenus du tourisme. Aujourd’hui, de nombreux Uros offrent aux visiteur·euse·s un aperçu de leur mode de vie traditionnel, vendent des produits artisanaux et font découvrir aux personnes intéressées leurs îles uniques en leur genre. Malgré la modernisation, dont l’utilisation de panneaux solaires et l’offre d’hébergement sur Airbnb, la tradition de la construction à base de totora reste le fondement de leur vie sur le lac.
Habitants de l’île Uros - source : canva
Les habitants de l’île de Taquile
L’île de Taquile, sur le lac Titicaca, abrite une population quechua de quelque 2 200 personnes. Les insulaires sont principalement des paysans, des pêcheurs et des tisserands. Leur art du tissage a un tel renom que l’UNESCO a reconnu l’art textile de Taquile comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2005.
L’art du tissage est enseigné aux enfants dès l’âge de sept ans. Les hommes comme les femmes sont impliqués dans les traditions de tissage et de tricotage qui caractérisent cette île. Les enfants confectionnent des « chullos » (chapeaux), des gants et des marionnettes à doigts avec des plumes de condors et de la laine de lamas, tandis que les femmes filent à la main la douce laine des moutons et des alpagas pour en faire du fil destiné à la confection de pulls et de couvertures.
source : canva
Malgré leurs contacts avec le monde extérieur, les habitants de l’île de Taquile sont très soucieux de préserver leurs traditions. Cela se traduit notamment par le fait que la plupart des habitants indigènes refusent de porter des vêtements occidentaux et conservent leurs tenues traditionnelles dans la vie courante.
Pourtant, les résidents de l’île de Taquile ne répugnent pas à utiliser à leur profit les acquis du monde moderne. Ainsi, ils exploitent l’énergie solaire, à laquelle ils ont accès même sur leur île isolée de tout, grâce à des panneaux solaires dernier cri.
Habitants sur l’île de Taquile - source : canva
Des traditions et des fêtes bien vivantes
Sur les îles et les rives du lac Titicaca, l’héritage culturel est fortement mis en avant et célébré chaque année dans le cadre de nombreuses festivités. La ville de Puno, sur la rive péruvienne du lac, a bâti sa notoriété sur cette particularité. Considérée comme la capitale du folklore péruvien, elle attire les foules par ses innombrables célébrations qui mettent en scène les traditions, les danses et les coutumes de la région.
Festival de la Virgen de la Candelaria
Cette fête, qui a lieu au cours des deux premières semaines de février, est considérée comme un événement particulièrement important à Puno. Il s’agit d’une célébration religieuse qui met l’accent sur la fusion entre la culture andine et l’influence européenne. De grandes foules se rassemblent pour participer à l’office religieux dès le point du jour et pour accompagner la Vierge de la Candelaria dans une procession à travers les rues de Puno où se mêlent la danse, la musique et les chants. Dans le cadre de cette fête, un concours de danse est régulièrement organisé, au cours duquel plus de 170 groupes, soit environ 40 000 danseurs et musiciens, présentent les danses les plus représentatives de Puno.
Mise en scène de Manco Capac et Mama Ocllo
Cette tradition se base sur la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, des êtres mythiques qui, selon la tradition orale, surgirent des flots du lac Titicaca. Envoyés par la divinité du soleil, ils furent les fondateurs de l’Empire inca dans la vallée de Cuzco. À Puno, cette fête est célébrée chaque année le 6 novembre. Les acteurs qui personnifient ces êtres mythiques commencent leur périple sur les îles flottantes des Uros. Dès leur arrivée au port, ils sont portés sur des podiums jusqu’à la ville. En chemin, ils distribuent du maïs, des pommes de terre et des ullucos, pour demander aux divinités des récoltes abondantes et des assiettes pleines.
Monument de Manco Capac - source : canva
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